top of page

A bicyclette, Ruta 40, Argentine, 5.03.2017

  • Photo du rédacteur: Clem'trotter
    Clem'trotter
  • 19 nov. 2018
  • 7 min de lecture

Dernière mise à jour : 30 nov. 2018

170 km, 4 jours, pas mal de coups de pédales et beaucoup de tours de roues… Pour rejoindre San Martin De Los Andes depuis Villa La Angostura nous avons opté pour un autre moyen de locomotion : le vélo ! Nous avons certes gardé nos chaussures de randonnée mais, cette fois-ci, elles ne touchent « presque » pas le sol.

Lundi matin, nous quittons Villa La Angostura non en auto-stop mais assis sur nos vélos ! Chez Gaston (loueur de vélo), nous avons tout vérifié (matériel, trajet…) et transvasé nos affaires dans un gros sac imperméable installé dans une carriole accrochée derrière mon vélo. Les premiers coups de pédale nous ravient même si nous ne sommes pas habitués à ce genre de locomotion : Il faut trouver le rythme, s’habituer aux voitures qui partagent la route avec nous et gérer la carriole.

La première journée sur cette route des 7 lacs, nous offre, sous un chaud soleil, de beaux points des vues notamment des lacs (sans surprises). Nous pédalons, transpirons, freinons, accélérons pour passer les nombreuses buttes qui constituent cette petite journée de vélo. Petite car nous roulons seulement 28 km aujourd’hui. Cependant 28 km avec du chargement et des VTT sont peu performants, c’est suffisant pour fatiguer !

Le soir, nous campons au bord du magnifique lago Espejo Chico dont la plage est bien fréquentée (jour férié et météo clémente, on se croirait un 1er mai en France). Ici, nous retrouvons Elsa et Charlie qui se sont aussi lancés sur cette route à vélo. Ensemble, nous faisons la connaissance d’un Argentin qui nous invite à partager un bout de sa viande délicieusement cuite au BBQ. Mardi, nous savons que la météo doit tourner à la pluie dans l’après-midi alors nous décidons de partir assez tôt pour affronter les 38 km journaliers. Nous disons au revoir à Charlie et Elsa qui empruntent la route « normale » alors que Meryl et moi, nous faisons un écart pour nous rendre à Villa Traful.

Les premiers kilomètres rappellent à nos fesses que la selle est dure et, à nos jambes, que les vélos sont peu entretenus ! La route est quasi déserte en ce début de matinée et, pendant que nous longeons le lago Correntoso, la route s’élève et échauffe nos muscles. Nous quittons la route principale par un virage serré et pentu. Un autre virage tout aussi épuisant nous fait passer du goudron à une gravel road (piste). J’espère atteindre le petit col sans avoir à descendre du vélo. Finalement, le poids de la carriole et l’état du chemin m’amènent à pousser, tout comme pour Meryl, le vélo.

Pendant que nous prenons une pause au col El PORTEZUELO, nous entendons et voyons une voiture fumante qui se bat elle- aussi avec la montée. Quatre personnes descendent de la voiture pour l’alléger mais rien n’y fait. Ils font demi-tour. Il est finalement plus facile de pousser un vélo quand ça ne va pas. Derrière, la descente est technique. Il nous faut freiner pour ne pas tomber et contrôler la carriole. Nous prenons du plaisir même si nous pensons déjà à la remontée de demain !

S’en suit plusieurs lignes droites en tôle ondulée qui picotent les bras et tannent les fesses. A cela, il faut rajouter la poussière avalée lorsque les quelques voitures nous doublent. Peu importe, les paysages entre lacs et montagnes motivent à appuyer sur la pédale. De plus, sur ce chemin, nous nous sentons isolés avec seulement 3 vélos croisés en sens inverse.

Pour assaisonner notre fin de parcours, la pluie prévue en milieu d’après-midi arrive un peu en avance. Tant pis pour nous et trempés sommes-nous ! Les derniers kilomètres nous semblent, alors, très long entre pluie, vent de face et vélos toujours aussi défaillants.

Enfin du goudron ! Nous voilà à Villa Traful, petit village constitué de cabanas, restaurants et kioskos. Nous trouvons rapidement un camping pour nous réfugier à l’intérieur et sécher pendant que la pluie ne cesse. Les activités principales du village sont la pêche, les balades au bord et sur le lac et les restos chers. Bref, rien que nous puissions faire avec cette météo et notre porte-monnaie… Nous optons donc pour une activité intérieure et économique : dormir dans notre tente !

Après la pluie, le beau temps (ça marche aussi ici) ! Mercredi matin, le ciel bleu à croquer les nuages gris et nous permet de faire un aller-retour (sans affaires) à un point de vue à 5 km du camping (mais en sens opposé à notre retour). Le réveil matinal est suivi d’un réveil musculaire mais la vue sur le lac est superbe et infinie. Ouf, nous ne sommes pas venus pour rien dans ce petit coin perdu !

10 km plus tard, nous repassons au camping, chargeons la remorque et échangeons nos vélos pour que Meryl profite d’un vélo avec des vitesses qui ne sautent pas tous les 4 tours de pédales. Ensuite, nous partons à la reconquête de la gravel road. La météo et le profil plus descendant nous font arriver assez rapidement sur une plage du lac qui est plus paradisiaque que la veille. Parfait endroit pour la pause pique-nique.

Nous retrouvons nos lignes droites avant d’attaquer la montée tant redoutée. Ne nous mentons pas, les côtes les plus raides se feront â coté du vélo. S’en suit de bons coups de pédales qui, à notre grand étonnement, nous font arriver au col plus vite que nous l’espérions. Quand nous passons le col assis sur nos vélos, c’est des grands cris de joies tels une arrivée du Tour de France après un col des Alpes. Par contre, ici il n’y a aucun spectateur mais plutôt une carriole !

Après une rapide descente, nous retrouvons, tout sourire, la route où les coups de pédales semblent tellement faciles même dans les montées. Les nombreux lacs qui jalonnent la route nous permettent de faire des pauses et quelques belles photos. Enfin, une descente où nous pouvons relâcher les pédales mais pas les freins. Mon vélo (accessoirement l’ancien de Meryl) commence à m’énerver : aucune vitesse ne tient plus de 10 secondes. A cela, il faut ajouter que la scelle devient un vrai supplice quand nous avons le malheur de nous lever pour ensuite se rasseoir. Un nouveau déraillement me fait descendre du vélo pile au moment où Gaston passe en voiture dans le sens inverse. Il s’arrête. Nous lui expliquons que nos vélos sont peu convaincants. Par chance, il revient de San Martin de Los Andes où il est allé chercher les vélos de Charlie et Elsa. Nous dévissons, nous revissons et me revoilà avec le vélo du premier jour pendant que Meryl hérite du vélo d’Elsa. Ce dernier est davantage à sa taille, avec une scelle plus confortable et des vitesses qui ne déraillent pas.

Nous repartons plein d’entrain. Nous sommes vite freinés par une montée éprouvante qui s’enchaîne par une descente revigorante se terminant, après une longue journée de 65 km, à un camping gratuit coincé entre le lago Villarino et lago Falkner. Nous trouvons un emplacement abrité du vent et faisons connaissance avec une famille argentine qui nous invite à partager son repas. Une soupe de pâtes aux légumes avec des morceaux de viande, un régal d’autant plus que cette soirée s’accompagne de vins argentins !

Jeudi matin, nous attendons que la pluie cesse pour enjamber nos montures, une dernière fois. Ces 51 derniers kilomètres sont assez plaisants alternants entre courtes montées que descentes. Une dernière longue montée nous permet d’accéder à une longue, très longue descente de quasi 15 km se terminant à San Martin de los Andes. Le vent assez fort est contraire dans la descente. Il nous évite d’appuyer sur les freins mais nous oblige à pédaler pour prendre un peu de vitesse ! Frustrant !

Un dernier virage et nous tombons face au lac Lacar au bout duquel la ville de San Martin De Los Andes s’est installée. Une dernière bosse, là pour encore en profiter et nous nous laissons glisser jusqu’à la ligne d’arrivée. Ça y est, nous avons fait la route des 7 lacs en roulant 170 km sur l’immense route 40. Nous sommes presque tristes de rendre les vélos à Gaston. Non parce que nous nous sommes attachés à leurs problèmes mais car cette expérience de 4 jours à vélo nous a donné envie d’en faire plus… Affaire à suivre !

San Martin De Los Andes est agréable. Nous nous croyons dans une ville des Alpes, nichée au bout d’un lac et encadrée de montagnes verdoyantes. La météo est estivale, les boulangeries sont bonnes, le camping ombragé, l’architecture boisée… nous nous y plaisons et y restons 3 jours.

Samedi, nous retrouvons Kévin et Maud le couple suisse à vélo aperçu rapidement à la frontière une semaine plutôt. Le soir, nous nous racontons nos dernières semaines autour d’un bon BBQ préparé par nos soins.

Dimanche matin, nous reprenons nos bonnes vieilles habitudes. Nous nous levons tôt, marchons un peu et tendons nos pouces pour quitter San Martin direction Pucon au Chili. Un argentin, très gentil, accompagné de sa mère (et non sa femme comme Meryl pensait), nous dépose à l’intersection qui mène à la frontière. Puis, nous montons, cette fois-ci, avec un vrai couple qui se rend pile à la frontière pour une grande messe (allez savoir pourquoi une église à la frontière). Le mari n’est pas très bon conducteur mais, heureusement, il réduit la vitesse quand nous passons sur une gravel road. Cette portion est magnifique offrant une vue imprenable sur le monstre volcanique du Lanin (3750 m). Adieu l’Argentine et bienvenu au Chili (encore !). Un couple Argentin en vacances nous dépose, 1h30 plus tard, à Pucon. Ce stop a été efficace !

Semblable aux autres villes Argentines de ces dernières semaines, Pucon borde un lac, est entourée de sommets volcaniques et abrite des restaurants, chocolateries à la devanture boisée. Nous ne sommes pas ici pour la ville (qui nous enchante moins que les précédentes) mais plutôt pour le volcan qui la domine, le Villarica. Volcan culminant à 2850 m, il s’impose et impose son cône parfait à quelques kilomètres. Il est connu pour être le volcan le plus actif des 2.500 que l’on compte au Chili… On le dit même le plus actif d’Amérique du Sud ! Sa dernière éruption remonte à 2 ans quasi jour pour jour. Tout cela ne fait pas peur, au contraire, il est une attraction touristique majeure puisque son ascension est possible et permet d’observer du magma en fusion dans son cratère !

Verrons-nous enfin de la lave en fusion et non solidifiée ? Réponse dans le prochain récit !


コメント


bottom of page