Aventures à Kuching, Bornéo, 23.12.2017
- Clem'trotter
- 26 nov. 2018
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 2 déc. 2018
Les fêtes approchent et la fin de nos aventures sur l’île de Bornéo aussi. Loin de la neige, du père-noël et de la dinde, nous voilà dans le sud du Sarawak, avec du soleil, des primates et des nasi gorengs. Récit de nos « presque » dernières péripéties de 2017.

Ouf ! Enfin une ville où il fait bon de flâner. Kuching ne souffre pas des maux de ses consorts (Kota Kinabalu, Semporna). Rapidement, nous prenons goût à la plus grande ville et capitale du Sarawak, qui nous offre d’ailleurs, enfin, du goût dans les assiettes. Au 11° étage de notre chambre, la vue couvre une bonne partie de la ville, qui s’étend entre fleuve et forêt. Partis pour rester quelques jours, nous nous offrons une chambre d’hôtels qui donne envie de trainer le matin et d’y rentrer le soir : air conditionné, petit déjeuner inclus, position centrale…

Bref, une bonne chambre dans une bonne ville. La ville est marquée par la culture chinoise (temple, nourriture, quartiers). Il faut dire que sur 325 000 habitants, 147 000 sont malais et 121 000 chinois. L’activité principale se situe sur le Water Front, une berge bordant le fleuve Sarawak, ici on trouve échoppes, stands de nourritures et bâtiments religieux ou de styles coloniaux.

La population, hétéroclite, est plutôt accueillante, même si malheureusement les gens préfèrent leurs vies virtuelles téléphoniques que les vraies discussions. C’est d’ailleurs quelque chose qui nous marque depuis notre arrivée sur Bornéo, et encore plus dans les grandes villes, ici le téléphone accapare toute une population ! C’est lors des repas, si important pour nous les Français, que le constat est terrifiant, une famille entière peut être réunie sans se parler, la tête baissée sur le téléphone et le doigt glissant sur l’écran… le seul moment où ils lèvent la tête c’est pour manger ! Le pire dans tout ça, c’est que « malheureusement » certains plus jeunes n’ont pas de téléphone, le repas devient donc un calvaire, personne ne vous parle ni même vous regarde. Manger égale donc s’ennuyer ! Heureusement, ici, les repas ne durent pas longtemps. Nul doute que ces jeunes retrouveront un écran plus rapidement qu’ils avalent leurs noodles ! A Kuching, nous sommes presque déçus de ne pas voir plus de chats que cela, la ville se targue d’être la capitale du petit félin, mais à l’exception de statuts kitch à leurs effigies, nous n’en voyons pas le bout de leur queue… même pas dans nos assiettes, ah ah !

Après 3 premières nuits, nous quittons notre tour pour aller faire un tour sur la péninsule de Bako, quelques kilomètres plus au nord. Assis, tour à tour, dans un bus puis, dans une petite embarcation, nous rejoignons le parc national de Bako, accessible uniquement après 30mn de bateau.

Nous débarquons sur une plage à marée basse et progressons vers la masse verdoyante de la jungle. Aux portes de la jungle, se trouve les bureaux du parc avec quelques cabanes et une cantine. Une de ces cabanes nous sert de logement pour 3 nuits. La péninsule est bordée par la mer de Chine et couverte de forêt tropicale. Au cours de ces 3 jours, nous marchons sur tous les chemins décrits sur la carte et quand bien même leurs faibles kilomètres, il faut compter quelques heures pour les réaliser. Nous évoluons sur des sentiers pleins de racines, de roches glissantes, de végétation envahissante et, surtout, dans une chaleur humide et étouffante.

A cela, il faut rajouter le bruit incessant des petits insectes, criquets et autres, qui malgré leurs petitesses, arrivent à produire des sons dignes d’alarme, vous faisant presque tourner la tête ! Mais, la végétation est belle et nous commençons à nous habituer au milieu aussi verdoyant que transpirant. Malheureusement, pas de baignade possible sur les plages sauvages : eau boueuse, méduses et crocodiles possibles. Nous trouvons notre salut dans une rivière ferrugineuse aux eaux loin d’être transparentes mais ‘baignables’ ! Nous avons l’impression de se tremper dans un jus d’orange sanguine teinté de caramel…ou bien dans de la rouille.

Peu importe, l’eau douce a ses bienfaits. Nous savions que le parc comptait quelques singes et autres mammifères, mais à part quelques macaques rôdant autour de la cantine et des nasiques presque invisibles, nous les entendions plus que nous les observions. Et puis, en rentrant d’une marche, ils ont « ouvert » les cages… nasiques, macaques et sangliers à moustaches se côtoyaient sous nos yeux ébahis.

A peine à plus d’1 mètre, les nasiques se nourrissent de verdure. Avec leur gros nez tombant, ils en deviennent presque attendrissants. Plus agiles dans les arbres qu’au sol, ils sont très drôles à observer. En voilà un animal atypique, nous vous présentons le sanglier à barbe ou à moustaches. Nul besoin de vous faire un dessin ! Inoffensif malgré ses 140 kg, non chassé (du moins dans le parc), il retourne la terre pour trouver sa nourriture, et ça doit manger cette bête ! Il nous parait familier (non pas que quelqu’un de nos familles respectives n’y ressemble, quoiqu’avec cette barbe…) mais il est un spécimen rare car uniquement observable sur Bornéo (et la péninsule de Malaisie), l’ile de Sumatra (Indonésie) et l’ile de Palawan (Philippines). Youpi !

Samedi, nous quittons l’intéressant parc où est en train d’arriver la population du week-end. Nous faisons tout le chemin à l’ envers et ce jusqu’à la porte de notre hôtel. Là-bas, nous montons de 3 étages et nous retrouvons dans une chambre au 14° étage. La vue devient vertigineuse. Ayant déjà bien parcouru la ville, nous avons 2 objectifs : voir les orangs outans de plus près et faire du bien à notre corps avec un bon massage…

Pour les orangs-outans, nous rejoignons le parc de Semenggoh au sud de Kuching. Nous n’aimons pas les zoos, et nous avons déjà aperçu ces primates dans le Sabah, alors nous trouvons un compromis en nous rendant dans ce centre de réhabilitation. Tout juste arrivés, nous avons la chance d’apercevoir Ritchie, le mal dominant de la bande. Il est énorme et nous croyons au yeti quand il nous tourne le dos pour partir plus loin. Et puis, pendant une heure, nous sommes en admiration devant une mère et son jeune (1 an) qui se disputent les bananes et noix de coco avec la tante. Ils font preuve d’agilité malgré leur imposant gabarit. Pour boire le jus de coco, ils l’épluchent avec les dents puis la brise sur une branche…nous sommes à peine plus civilisés ! Leur couleur orangée, leur agilité, leur bonne bouille font de ces primates un spectacle permanent. Premier objectif validé !

Pour le massage, nous voulons d’abord de la réflexologie, et ce salon avec un panneau représentant un pied nous semble le bon endroit. Zut c’est fermé… ah non quelqu’un vient nous ouvrir. Bon, au menu, il y a réflexologie et body massage… après réflexion, nous prenons les 2. 1h30 de massage nous attendent. Nous aurions dû nous douter de l’embrouille rien qu’en voyant les cabines individuelles un peu vétustes... Encore plus bizarre quand je me retrouve entièrement nu sous une serviette alors que Meryl, dans la pièce d’à côté est, elle, encore vêtue… Aucunes de nos masseuse ne semblent savoir masser, et y en a pour 1h30… Nous continuons à croire que ça va s’arranger… Mais, il ne fait plus aucun doute de l’arnaque quand ma masseuse me regarde avec le sourire de François Damien et me propose un massage intégral ! NON merci, occupe-toi de mes pieds et ça sera déjà pas mal. Apres 1h30 de massage, qui n’en n’était rien, nous sortons encore plus courbaturés et très gênés de la tournure des évènements. Nous aurions dû partir plutôt, oui nous aurions… ça fera des anecdotes à raconter. Second objectif raté !

C’est sur cette « belle » fin que nous quittons Kuching. Le manager de l’hôtel nous sert la main et nous prenons nos sacs direction une autre péninsule proche de Kuching, celle de Santubong. Ici, nous découvrons le paradisiaque HomeStay de Nanga Damai, pour combien de temps ?
Comments