Repas gourmand en Nouvelle-Zélande, NZ, 27.02.2017
- Clem'trotter
- 27 nov. 2018
- 18 min de lecture
Dernière mise à jour : 2 déc. 2018
APERO, Aotearoa
7 semaines plus tard nous revoilà… Nos nouvelles sont maigres depuis quelques temps, à contrario des raclettes que vous ingurgitez durant votre hiver boréal. De notre côté, nous continuons nos escapades estivalo-australes, après l’ile de Bornéo en apéritif, nous nous régalons du plat de résistance offert par l’irrésistible Nouvelle-Zélande. De l’ile du nord volcanique « Te Ika-a-Maui », à l’ile du sud montagneuse « Te Waka-a-Maui », nous dégustons, sans modération, ces deux îles flottantes, qui rassasient notre soif d’émerveillement. Notre gourmandise, sans limite, nous a fait découvrir un pays aux délicieux excès naturels. Et comme une raclette se veut meilleure quand elle est partagée, nous vous invitons à table pour savourer les meilleurs mets de ce menu Néo-Zélandais.

ENTREE, île du Nord
Nos premiers pas se font dans l’étendue Auckland, plus grand ville du pays mais non la capitale. Cette ville aime le mélange, celui d’abord de la population brassée entre maoris, européens et asiatiques… dans laquelle se délaye les langues touristiques. L’architecture de son centre est anarchique. Se côtoient anciens édifices de style britannique (ce sont eux qui ont colonisé le pays au 19°sc, après l’arrivée des maoris autour du 10°sc) et grandes tours bureaucratiques faisant de l’ombre aux plus petites (dont la Sky Tower, plus haute construction de l’hémisphère Sud avec ses 328m). Les volcans poussent ici comme des champignons, ils sont 48, et nous font réaliser, même s’ils sont endormis, que nous marchons dans une ville aux battements magmatiques.

Enfin, la météo journalière est un hymne aux 4 saisons de Vivaldi, avec une préférence pour l’automne depuis notre arrivée (dont une tempête tropicale). Nous retrouvons l’été sur les bords de la mer Tasman à quelques kilomètres d’Auckland. A pied, nous découvrons une flore Néo-Zélandaise endémique, dont les fougères arborescentes, les Manuka et les majestueux Kauris (arbres millénaires) formant une canopée verdoyante. Un vert qui tranche avec le bleu azur de la mer Tasman et le noir du sable volcanique de la plage de Karekare, cinématographiquement connue pour sa « Leçon de piano ». Un peu plus loin, la plage de Piha offre une autre palette de couleur où dominent le violet des agapanthes et le rouge des fleurs du Pohutukawa (autre arbre endémique).

Nous découvrons, plus à l’est, la petite péninsule de Coromandel, une avancée dans l’océan Pacifique qui doit sa naissance à une succession d’éruptions volcaniques et son développement à la découverte du métal jaune (1867). Le centre de la péninsule est vallonné et verdoyant. Nous y découvrons (au bord de nos premières gravel road) une forêt ancestral de kauri (certains sont millénaires), conifères géants (jusqu’à 60m) qui ont presque disparu après la déforestation intensive du pays faite par les maoris puis les anglais (il y a 1000 ans la forêt recouvrait 80% du territoire, aujourd’hui à peine 30%).

Le pourtour de la péninsule est forcément côtier et émaillé de quelques-unes de plus belles plages de l’ile du Nord, dont la célèbre Cathedral Cove (fond d’écran de Windows et lieu de tournage du début du film Narnia 2) et la plus « secrète » New Chum Beach.

Le centre de l’île du Nord est le cœur du volcanisme. Ses deux plus grandes villes, Rotorua et Taupo, sont situées sur la zone volcanique de Taupo. La NZ à « cheval » sur les plaques tectoniques Pacifique et Indo-Australienne, connait, sur l’ile du Nord, de la subduction. La plaque Pacifique plonge sous la plaque Indo-Australienne, provoquant la fusion des roches et la remontée de magma. Cette activité se traduit par d’importantes éruptions volcaniques. Le lac de Rotorua et ses alentours sont les conséquences d’éruptions passées. L’activité magmatique s’y manifeste toujours, et c’est, d’abord, nos narines qui en font la découverte par les émanations de soufre récurrentes, qui lui ont valu le surnom de « Sulfur City ».

La ville est l’un des principaux lieux de vie de la culture maorie. Presque 40% de la population de Rotorua est d’origine maorie. Nous découvrons un village 100% maori, avec une architecture et des traditions préservées. Les parcs géothermiques de Waimangu et Wai-O-Tapu sont des sites exceptionnels pour découvrir les différentes manifestations géothermiques : cratères fumants, eaux bouillonnantes, palette de couleur irréelle… Nous en prenons plein les yeux et le nez !

Avant de quitter Rotorua, nous déambulons dans une forêt de sequoias géants qui nous abritent des quelques gouttes de pluies. Nous y découvrons des fougères de toutes sortes (plus de 150 espèces en NZ) et observons avec minutie les Koru, les premières pousses de fougères sous forme de spirales (pour les maoris, la Koru symbolise la croissance, la force et la paix).

A quelques kilomètres plus au sud, nous arrivons sur Taupo, bordant le lac éponyme le plus grand du pays (616km²). Le lac se trouve dans une caldeira qui s’est créée suite à une éruption volcanique datée il y a 26 500 ans et considérée comme l’une des plus grandes que le monde ait connues. Le ciel est gris et le lac n’arbore pas ses couleurs bleutés attendues. Les Huka Falls n’ont que faire de la météo, ces chutes d’eau à très haut débit (200m3/s) sont tellement oxygénées que leur couleur est toujours bleutée. Le bruit est tout aussi spectaculaire que la couleur. Ces chutes peuvent remplir une piscine olympique toutes les 10 secondes.

Le lendemain, la météo n’est pas des plus favorables pour s’attaquer à la célèbre randonnée du Tongariro Alpin Crossing. Tant pis, nous y allons quand même. Si le soleil fait de la résistance dans les premiers kilomètres, il doit sa présence au vent violent qui ne cesse de s’accentuer, au fur et à mesure, que l’on progresse. Ce qui nous offre de belles vues sur le Mt Ruapehu, point culminant de l’ile du Nord (volcan haut de 2750m). Malheureusement, les nuages et la pluie finissent par gagner la partie et nous cachent les beautés de ce trek que sont le Mt Ngauruhoe, le red crater et les lacs émeraudes. Annoncée en 9-10h par bonne météo, 7h30 nous suffisent au vue du peu d’arrêts effectués.

Nous quittons Taupo sous les eaux pour tenter de retrouver le soleil plus au sud, à Wellington, capitale et ville la plus méridionale de l’île du Nord. C’est chose faite, après une longue traversée du centre de l’île, nous découvrons la capitale sous le soleil et la chaleur. Nous tombons sous le charme de cette ville, y découvrons de belles avenues, un funiculaire panoramique permettant d’accéder au superbe jardin de la ville, un front de mer et un port très animé.

Nous passons, également, quelques heures, dans l’immense musée Te Papa retraçant l’histoire (récente) du pays. Nous quittons la ville sous un vent fort, habituel à la baie de Wellington et qui lui vaut le surnom de « Welli-windy ». Pour rejoindre l’île du Sud (après 15j dans l’île du Nord), nous embarquons à bord du ferry qui permet la traversée du détroit de Cook, séparant les 2 îles. Ce détroit porte le nom du capitaine James Cook, navigateur et explorateur anglais qui effectue plusieurs voyages en NZ et cartographie le pays à la fin de la 18°sc. Réputé comme un des détroits les plus dangereux, il n’en est rien pour nous. La traversée se fait sous le soleil et nous restons ébahis lorsque le bateau pénètre dans les « sounds » (bras de mer) marquant l’arrivée dans l’île du Sud. Le débarquement à Picton est un enchantement. Cette petite ville au fond des sounds est le début de notre aventure sur la plus grande des deux îles.

PLAT, île du Sud
Les Néo-Z ne nous rendent pas la tâche facile en ayant nommé les deux îles : île du Nord et île du Sud. Pour preuve, nous étions, encore hier, au sud de l’île du Nord et nous marchons maintenant dans le nord de l’île du Sud, c’est à en perdre sa boussole ! Mais les chemins à travers les sounds sont biens marqués et nous offrent des points de vues exceptionnels sur cette région où les montagnes ont les pieds dans l’eau, la cause à l’affaissement de la plaque tectonique couplée à la montée du niveau de la mer.

Nous commençons à nous habituer au soleil et aux températures estivales, et quand nous arrivons à Motueka, nous sommes envahis par un sentiment de vacances (bizarre, oui, alors que cela fait déjà plus de 2 mois que nous y sommes). Mais ici, c’est le haut lieu des vacances pour les Néo-Z, plage de sable orangée, eau turquoise, kayak, bateau… tout y est ! Cette carte postale, c’est le parc national Abel Tasman, du nom de l’explorateur néerlandais qui est le premier européen à découvrir la NZ en 1642 (il découvre aussi la Tasmanie qui porte son nom comme la mer Tasman séparant l’Australie de la NZ).

Le parc est idéal pour la randonnée et la baignade, les chemins évoluant entre bush verdoyant et plages paradisiaques aux eaux turquoise. Nul besoin de vous dire que nous y prenons plaisir à marcher d’autant que le retour (pas de boucle) se fait en water taxi. Dans le parc, nous nageons vers l’Apple Split Rock, une formation granitique sphérique, aux allures de grosse pomme, coupée en 2 en son milieu, étonnant.

Tout en haut de l’île du Sud, nous roulons vers la réserve de Golden Bay, connue pour son immense Spit, une dune qui s’étend sur 36km de long dans une courbe sableuse. Après une courte marche sur le côté Est du Spit, nous coupons la dune par l’intérieur pour se retrouver sur le côté ouest… vent violent, tornade de sable, mer déchainée nous offrent un spectacle sauvage et quelque peu effrayant !

C’est les pieds et cheveux ensablés que nous quittons le Farewell Spit pour se retrouver au bord des falaises vertigineuses du Cape Farewell, pelouse verdoyante, falaise blanchâtre, mer azur et moutons blancs, un vrai fond d’écran. Et nous gardons le meilleur pour la fin, avec dans le prolongement du duo Farewell, la plage de Wharariki. Le site est somptueux avec ses dunes de sable blanc et surtout deux énormes arches rocheuses baignant à marée haute dans la mer Tasman, à nouveau un fond d’écran de Windows.

Le nord de l’île du Sud est magnifique mais que dire de la route qui nous mène sur la côte ouest quelques jours plus tard. Apres avoir traversé les vignobles et les montagnes aux pins, la route n°6 devient côtière et nous fait découvrir une région coincée entre les déferlantes de la mer Tasman et les forêts subtropicales grimpant les premiers mètres des flancs abruptes des Alpes du Sud. Le lieu est sauvage et inhospitalier, heureusement pour nous, le soleil colore et magnifie cette côte qui connait une pluviosité record (une des plus élevées de la planète).

La pause 4h a lieu aux pancakes rocks, malheureusement ceux-ci ne se dégustent pas avec du sirop d’érable mais simplement avec les yeux. Ils sont des formations sédimentaires (datant de 30 millions d’années) alternant différentes couches leur conférant une stratification faisant penser à des pancakes. La marée haute s’engouffre dans ces formations gastronomes et y trouvent quelques trous pour projeter son écume dans un bruit sourd.

Nous poursuivons cette route 6 de surprises en surprises. D’un côté, les plages sauvages où s’échouent d’énormes bois flottés et, de l’autre, des sommets gagnant en hauteur et blancheur au fil des kilomètres. Surgissant au milieu d’une végétation de palmiers et de fougères, un panneau indique Franz Josef Glacier, un glacier ici ? Au milieu d’une forêt tropicale et proche de la plage ?. Décidément, la côte ouest est pleine de surprise ! Voilà un des seuls endroits au monde où des glaciers descendent aussi bas, à peine 300m au-dessus du niveau de la mer. Des glaciers (au pluriel ?), car à 30mn de Franz Josef Glacier, il y a un autre village se terminant par Glacier, celui de Fox Glacier. Ces 2 glaciers descendent directement des sommets des Alpes du Sud culminant à plus de 3 000m. La vision est surréaliste, d’un blanc immaculé en altitude, ils finissent leur course au milieu d’une végétation verdoyante dans une teinte bleutée.

Forcément, un spectacle comme celui-ci attire les foules, et ces petits villages sont une plaque tournante des vols en hélicoptères pour survoler et se poser sur ces géants de glace, qui sont, malheureusement, en recul à une vitesse inquiétante. Nous succombons à la tentation et nous nous envolons pour un vol panoramique et fantastique. Les sensations sont incroyables. Devant nous, le Mt Cook (point culminant de la NZ) et, sous nous, le Fox Glacier. Après quelques minutes, nous sommes même sur le glacier où l’hélicoptère nous a posé pour quelques minutes. Une fois revenu sur le plancher des vaches, nos esprits sont, eux encore, dans les aires.

La route côtière nous offre encore de beaux spectacles avant de s’enfoncer vers l’intérieur pour suivre la route menant au col d’Haast. La végétation est toujours aussi dense et les cascades dévalent les hauteurs pour se jeter dans les eaux claires de la rivière d’Haast. Nous prenons le temps d’observer quelques-unes de ces chutes d’eau verticales avant de basculer de l’autre côté du col. Ouf !! Nous sommes passés, car de l’autre côte, ils annoncent la venue d’une tempête !

Lorsque nous atteignons le lac de Wanaka, la végétation change subitement, les montagnes verdoyantes laissent place aux sommets dégarnis et secs. Nous rentrons dans la région de l’Otago, réputée comme la plus sèche du pays. La route serpente entre deux lacs aux couleurs bleus azurs, ceux du lac de Wanaka et Hawea, des lacs vestiges d’anciens glaciers. Nous débarquons et campons à Wanaka pour quelques nuits. La ville est minuscule mais l’emplacement superbe, au bord du lac bleuté entouré de montagnes jaunis par la sècheresse. Le coin est idéal pour quelques randonnées panoramiques avec des vues à couper le souffle sur le lac et ses alentours. La plus belle vue est, sans aucun doute, celle offerte par le sommet du Mt Roy, mais elle se mérite ! Une montée sans fin avec une vue sur le parking et le sommet de bout en bout… interminable, et que dire de la redescente !

Nous voudrions bien nous attarder un peu plus à Wanaka mais la ville voisine de Queenstown nous fait des appels du pied. Il parait que c’est encore mieux pour y randonner et que le lieu est tout aussi beau, voir plus ! La route en elle-même est déjà agréable. Elle se faufile entre des vallons couverts de tussoks, la plante locale, avant de s’ouvrir sur un magnifique panorama.

Nous arrivons à la « ville reine » toujours sous un beau soleil qui illumine le cadre naturel de la ville, coincée entre des chaines de montagnes et bordée par le troisième plus grand lac du pays, celui de Wakatipu. La ville est surnommée « la capitale des sports d’aventures ». Ici, nous pouvons pratiquer le saut à l’élastique (qui est d’ailleurs né ici même), le saut en parachute, le canyoning, le rafting, le VTT… et l’autre « sport » phare, le jet boat, bateau qui file à toute vitesse sur les rivières, les lacs et, pour le plus de sensationnels, dans des gorges. A notre goût, sûrement l’activité à rayer de la liste tant pour sa pollution naturelle que visuelle !

A chacun son aventure, de notre côté, nous privilégions la marche pour découvrir plus en profondeur les beautés du site. Un site qui s’est développé très tardivement (fin du 19°sc) mais très rapidement par la découverte de l’or. Nous retenons 3 randonnées superbes avec des profils et des intérêts bien différents : le shadow lookout au-dessus de la station de ski des Remarkables avec l’une des vue les plus panoramiques de l’île du Sud ; Queenstown Hill pour une balade plus courte mais avec une vue imprenable sur Queenstown et une palette de couleur naturelle exceptionnelle ; et enfin, l’exigeante boucle du Mt Macintosh avec, d’un côté, le lac Wakatipu et, de l’autre, les haut sommets couverts de glaciers. Surréaliste, tout autant que la route qui y mène entre Queenstown et Glenorchy et qui longe le lac.

La tempête sévie sur la côte ouest, jusque-là cela nous importait peu mais maintenant que nous quittons Queenstown pour nous rendre à Milford Sound, à l’ouest, ça nous importe ! Nous ne voyons pas grand-chose sur la route et, puis, au fur et à mesure que l’on s’enfonce dans le parc des Fiords, les montagnes s’élèvent, la pluie diminue et le spectacle devient vertigineux : des dizaines des cascades formées par les fortes pluies dévalent des pentes hautes de centaines de mètres, étourdissant et éclaboussant !

Milford Sound est une merveille de la nature. A contrario de son nom, Milford Sound est un fiord, montagnes creusées par la force des glaciers et emplit par la mer Tasman lors du recul des glaces. Le meilleur moyen de découvrir ce site est d’y naviguer. Ce que nous faisons en réservant une croisière avec nuit sur le bateau. Le lendemain matin, nous profitons d’une excursion kayak depuis le bateau pour continuer à rêver, d’autant plus que la tempête a cessé. Le soleil se lève et éclaire, peu à peu, les plus hauts sommets, comme le Mitre Peak (point culminant du fiord), leur donnant naissance… magique ! Une dernière photo carte postale et nous quittons ce que les Néo-Z appellent la huitième merveille du monde.

En une journée, nous passons de la côte ouest à la côte Est. Au revoir la mer Tasman et bonjour l’océan Pacifique, nous arrivons dans la plus belle ville architecturale de NZ, Dunedin. La ville se démarque par son style écossais (ville fondée par les écossais en 1848). De l’architecture (cathédrales, gare) aux bars où les étudiants, nombreux ici, dégustent bières et vins locaux. Ce qui nous intéresse ici, c’est la péninsule d’Otago. Formée suite à plusieurs éruptions volcaniques, elle est un prolongement de Dunedin entourée de toute part par l’océan. Sa particularité est d’abriter manchots, otaries, lions de mer, albatros royal… un plaisir pour les yeux, d’autant plus que tous ces animaux nichent dans des sites naturels magnifiques comme plage de sable blanc, falaises battues par les vagues ou encore cap. Nous les voyons tous. Il nous a fallu être patient mais ce fut des moments intenses.

Le centre de l’île du Sud est le haut lieu des pics enneigés, des glaciers et surtout des lacs glaciaires aux couleurs irréelles. Les lacs de Tekapo et Pukaki sont des voisins qui n’ont rien à s’envier. Ils partagent un cadre naturel exceptionnel et des teintes émeraude dignes d’aquarelle. Cette couleur si particulière provient de la fonte des glaciers qui alimentent en eaux les lacs. En glissant sur les roches, les glaciers provoquent une sorte de « poussière » de roche fine qui, mélangée à l’eau, lui confère cette couleur. Le lac de Tekapo est encadré de collines arrondies couvertes de Tussock jaunies par le soleil alors que celui de Pukaki baigne au pied de la chaine des Alpes, avec le Mont Cook semblant naitre de ce dernier au loin.

La route qui mène au village de Mt Cook est une merveille. Elle longe le lac avant de se terminer en cul de sac au pied du Mt Cook. Nous passons quelques jours dans le petit camping très fréquenté pour effectuer les quelques randos du coin. Nous découvrons les lacs où flottent quelques icebergs décrochés des glaciers Hooker et Tasman et prenons de la hauteur avec une randonnée bien raide pour surplomber la vallée glaciaire depuis le Mt Olliver… le spectacle y est grandiose. C’est bien pour cela qu’ici est érigée la statue de Sir Edmund Hillary, le regard vers le Mt Cook, célèbre alpiniste Néo-Z et surtout premier à avoir conquis le toit du monde, l’Everest en 1953.

Cap à l’Est, nous faisons un court croché à Christchurch (plus grande ville de l’île du Sud) qui n’offre plus le même visage depuis le tremblement de terre de 2011 qui a détruit une bonne partie du centre-ville. L’église symbolique de la ville porte toujours les stigmates des mouvements tectoniques pendant que la ville se reconstruit doucement autour. Comme une excroissance de Christchurch, la péninsule de Banks, baignant dans l’océan Pacifique, est une escapade naturelle, géologique, historique et estivale, surtout pour les citadins d’à côté. Formée suite à plusieurs éruptions volcaniques, la péninsule arbore un relief caractéristique sur lequel les routes panoramiques serpentent entre crêtes et baies.

Les descentes vers quelques-unes d’entre elles sont vertigineuses et la découverte de plages quasi sauvages, délicieuses. Le village le plus connu est celui d’Akaroa, au centre d’un ancien cratère volcanique baignant dans l’océan Pacifique, une merveille, jouissant qui plus est, d’une belle architecture. Ici, les rues portent des noms français, on trouve une « boucherie » et même des drapeaux français. Pour faire court, Akaroa est une ancienne colonie française, l’unique, et pour cause, les Anglais ont annexé la NZ juste avant qu’une expédition française débarque sur la péninsule de Banks, à Akaroa, en vue de coloniser l’île du Sud.

Même si nous nous sentons un peu « chez nous », nous quittons cette péninsule pour nous rendre à l’intérieur des terres, dans le parc national d’Arthurs Pass. La route est une merveille. Nous laissons les plaines verdoyantes du Canterbury où pâturent des milliers de moutons pour s’engouffrer dans des vallées glaciaires dominées par des hauts sommets fraichement poudrés de blanc. Un seul village ici, celui d’Arthurs Pass, qui porte le nom du col et dans lequel nous ne ferions que « passer » si nous n’avions pas quelques envies pédestres.

La première randonnée nous mène vers le sommet du Mt Avalanche, peu rassurant comme nom, d’autant plus que quelques centimètres de neige couvrent les derniers mètres de son ascension. Alors que dire du petit passage en crête pour accéder au sommet, ne pas glisser à gauche et ne pas à glisser à droite non plus. La vue est panoramiquement superbe et la redescente face à la vallée du même acabit, puis un long passage en sous-bois où la marche se transforme parfois en désescalade.

Le lendemain, nous errons sur les flancs d’une montagne offrant un autre panorama plus ouvert sur l’ancienne vallée glaciaire au milieu de laquelle serpente les eaux de pluie et de fonte.

Nous terminons notre tour de l’île du Sud par Kaikoura, « la ville » pour l’observation de la faune maritime. A 2h au nord de Christchurch, Kaikoura est bien isolé du pays en ce moment. Ses accès principaux sud et nord sont fermés suite aux nombreux glissements de terrains provoqués par la dernière tempête et aux dommages causés par le fort tremblement de terre de 2017. Heureusement pour eux et nous, une petite route intérieure amène encore à cette charmante bourgade qui se termine par une superbe péninsule. Nous profitons de nos derniers jours de soleil Néo-Zélandais pour se lancer sur et dans l’eau.

Une sortie guidée en kayak nous permet de longer le nord de la péninsule, d’observer quelques otaries et surtout d’observer que nous nous sommes un peu fait « arnaquer » par une sortie de 3h qui n’a durée qu’1h30 sur l’eau et ne répondait pas à nos attentes. Du coup, le lendemain, nous changeons d’option, levés 4h30 pour aller nager avec les dauphins. Habillés en homme grenouille, nous embarquons avec d’autres amphibiens sur un bateau à la recherche des dauphins Dusky. Le lever de soleil sur l’océan est rougeoyant, à tel point que les eaux semblent s’enflammer… superbe ! Ca y est nous y sommes, l’alarme sonne et nous sautons tous dans l’eau pour nager parmi un banc de dauphins. L’expérience est surtout rafraichissante et, l’eau troublante, ne nous offre guère de visibilité pour voir les dauphins nous passer sous les pieds. Une deuxième puis troisième plongée n’auront guère plus de réussite, même si chacun y met du sien en criant dans son tuba pour attirer les cétacés.

Nous en apercevons néanmoins quelques-uns filler droit mais finalement c’est sur le bateau que nous observons le mieux ces acrobates aquatiques.

Fatigués mais non épuisés, nous enchainons la journée par l’ascension du Mont Fyffe, culminant à 1600m pour offrir une vue à perte de vue sur Kaikoura, la côte est et les contreforts des Alpes du Sud. Ce sont les derniers mètres qui sont le plus longs. Il faut dire que nous sommes partis de la faible altitude de 100m ! La récompense est superbe et la notoriété de la vue n’est pas usurpée ! C’est avec une bonne bière fraiche dans la piscine du camping que nous terminons notre « grande » dernière journée active de l’île du Sud… et de Nouvelle-Zélande.

DESSERTS, les animaux sur le gâteau !
Quand les premiers hommes sont arrivés en NZ, il n’y avait aucun mammifère terrestre sur le territoire (sauf deux espèces de chauves-souris). Les seuls animaux, présents à l’époque, étaient des oiseaux, des reptiles et des amphibiens. Le Moa (sorte d’autruche) et l’Aigle géant de Haast (pouvant attraper un Moa) étaient des animaux emblématiques du pays jusqu’à qu’ils soient exterminés par les maoris et la colonisation Européenne. Mais la protection et l’importation des quelques espèces ont fini par repeupler la faune du pays, en grande partie endémique ! Voici une liste de ceux que nous avons préféré gouter… des yeux :
Le Tui, un passereau capable d’imiter la voix humaine. Il arbore une superbe couleur bleu-nuit mais se cache bien trop souvent dans les arbres. Il est donc plus facile de le boire, l’oiseau étant la marque d’une bière Néo-Z, que de le voir.

Le Weka, une sorte de poule sauvage, non volant, mais excellent nageur. Il ressemble au célèbre kiwi mais n’en a ni le bec ni la rareté.

Les Otaries à fourrures (pas de phoques dans l’hémisphère Sud), presque disparues à la fin du 19°sc, elles sont maintenant protégées. Pouvant atteindre 2m et 200kg, autant dire qu’elles sont de nature paresseuses quand elles dorment au soleil sur un bout de rocher. Mais elles sont plus agiles et dynamiques qu’il n’y parait !

L’Albatros Royal est le plus grand oiseau des mers avec une envergure de 3,50m. Quand il passe au-dessus du soleil, autant dire qu’il fait de l’ombre. Nous pouvons presque le confondre avec un planeur !
Les Manchots bleu ou pygmée sont les plus petits au monde, à peine 30cm de haut pour 1kg. Menacé par l’homme est les prédateurs, nous en voyons malheureusement plus de morts que de vivants.

Le Manchot aux yeux jaunes, « le » et non « les » car nous en voyons qu’un ! Mais quel spectacle d’observer le manchot le plus rare au monde (uniquement dans le sud de la NZ) arborant son masque jaune autour des yeux lui valant son nom.

Le Kéa appelé également le perroquet des montagnes, est le spécimen de perroquet vivant le plus en altitude au monde. Son plumage est superbe, nuancé de vert sur le dessus, nous découvrons un rouge-orangé sous ses ailes lorsqu’il s’envole. Intelligent et astucieux, il peut ouvrir sacs et voitures pour chercher de la nourriture.

Les Dusky dauphins que nous côtoyons de prêts lors d’une excursion se déplacent en grand groupe et sont surtout d’incroyables acrobates.
L’incontournable Possum, introduit par les européens, il est depuis considéré comme une espèce invasive. Sans prédateur sur le territoire, il pille les nids, blesse à mort les jeunes arbres et transmet la tuberculose bovine. Il n’est plus vraiment l’ami de l’homme, qui lui livre une guerre sans merci, allant jusqu’à accélérer sur la route pour l’écraser.

Enfin et bien entendu le mouton, ou les moutons avec une population largement supérieure à celle du nombre d’habitants, environ 35 millions, soit 8 moutons/hab. Ils peuplent les plaines et les collines notamment dans la région du Canterbury. Peu esthétiques surtout une fois tondu, les moutons mérinos sont eux magnifiques, tant qu’ils gardent leur laine !

La liste des oiseaux pourraient s’allonger, alors nous rajouterons l’imphotographiable Fantail (avec sa queue en éventail), les superbes couleurs faciales des Cormorans et les petits oiseaux endémiques dont il est aussi difficile d’en apercevoir le bec que de retenir le nom.

DIGESTIF, sweet as
C’est donc le ventre bien rempli que nous nous apprêtons à quitter notre table Néo-Zélandaise. Pour une fois, nous sommes contents d’avoir eu les yeux plus gros que le ventre. Nous nous somme délecté à toutes heures de la journée des différents menus gastronomiques Néo-Zélandais. Parfois cuisinés à la vapeur de l’île du nord, à la chaleur tournante du nord de l’île du Sud ou sorti directement du frigo dans les régions glaciaires, peu importe le mode de cuisson, les recettes de la Nouvelle-Zélande sont toujours un délice dans lesquels nous en reprendrions bien une cuillère de plus. Alors n’hésitez plus, prenez vos couverts et venez-vous asseoir à cette table, surement une des meilleures au monde pour sa gastronomie naturelle.
Pour notre part, nous changeons de table et passons en Tasmanie. Que l’on nous apporte le menu, même repu, nous sommes encore prêts à déguster.
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